Les autorités congolaises ont mis en lumière la situation sécuritaire préoccupante dans l'est de la République démocratique du Congo, lors d'un briefing animé le jeudi 9 janvier 2025, par le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, la ministre des Affaires Étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, et le Général-Major Sylvain Ekengé Bomusa Efomi, porte-parole des Forces Armées de la RDC (FARDC). Cette émission a permis de présenter les enjeux militaires et diplomatiques qui marquent cette région.
Un point majeur soulevé lors de cette réunion concerne l'impact économique de la coalition ADF-M23. Selon les rapports d'experts des États-Unis, cités par la ministre des Affaires Étrangères, "Cette coalition prélève des taxes sur l'exploitation artisanale du coltan, générant des revenus considérables. Environ 150 tonnes de coltan sont exportées frauduleusement chaque mois vers le Rwanda, ce qui rapporte près de 800 000 dollars USD. Ces activités illégales alimentent le conflit et exacerbent les souffrances des populations locales", a-t-elle révélé.
La ministre Kayikwamba a également dénoncé l'exploitation des ressources naturelles congolaises par des forces étrangères, affirmant que ce phénomène est particulièrement accablant pour le Rwanda. Elle a mis en lumière le lien direct entre la guerre prolongée et ses implications économiques pour la RDC, soulignant que les taxes perçues par les groupes armés enrichissent des factions au détriment de l'économie locale.
Sur le plan diplomatique, la ministre a noté une évolution significative dans la perception internationale du Rwanda. Plusieurs pays, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, ont publiquement condamné la présence des troupes rwandaises en RDC.
"Cette pression pourrait conduire à des sanctions ou à des mesures plus strictes à l'encontre de Kigali, renforçant ainsi la lutte pour la souveraineté du pays", a-t-elle affirmé.
Par ailleurs, le Général-Major Efomi a rapporté des avancées militaires des FARDC, notamment dans la région de Ngungu, où les forces loyalistes ont réussi à sécuriser des positions stratégiques. Malgré ces progrès, la présence de près de 4 000 soldats rwandais en RDC, selon un rapport des experts de l'ONU, complique davantage la situation. Cette présence militaire étrangère sur le sol congolais soulève des inquiétudes quant à la stabilité régionale et à la sécurité des Congolais.
Il est important de souligner que la lutte contre les groupes armés en RDC ne se limite pas uniquement à un affrontement militaire ; elle englobe également une dimension économique qui, si elle n'est pas prise en compte, risque de perpétuer un cycle de violence et de pauvreté. La coalition ADF-M23, en siphonnant les ressources naturelles du pays, constitue un défi majeur non seulement pour la sécurité, mais aussi pour l'avenir économique des Congolais.
Céleste Z