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Projet de loi des finances 2025 : la société civile recommande au gouvernement d'augmenter l'enveloppe allouée au secteur de l'éducation à 20% au lieu de 17,72%

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Les élèves d'une école primaire à Kinshasa. Ph/Droits tiers.

Le secteur de l'éducation étant primordiale pour le développement d'une nation, la société civile de la République démocratique du Congo (RDC) a exprimé des préoccupations majeures concernant le projet de loi des finances (PLF) 2025. Elle recommande au gouvernement d'augmenter l'enveloppe allouée au secteur de l'éducation à au moins 20%, contre 17,72% prévue actuellement dans la loi de finances 2025.

Pour la société civile, cela aiderait à faire respecter les engagements internationaux tels que l'Objectif de Développement Durable (ODD) et le Protocole de Dakar.

Cette recommandation de la société civile a été faite, le samedi 21 décembre 2024 au cours d'une conférence de presse tenue au cercle de Kinshasa pour la publication d'une analyse sur la loi des finances 2025.

En effet, le budget initialement prévu pour l'éducation s'élève à 8 042 360 209 165 CDF, représentant 17,72 % des dépenses publiques pour l'année 2025.

"Cette allocation représente une diminution de 0,72 % par rapport à 2024 et de 2,28 % par rapport aux engagements pris par le gouvernement. Ce recul témoigne d'un manque de conformité avec les normes internationales en matière d'éducation", a déclaré Bishop Abraham Djamba, directeur exécutif du Réseau gouvernance économique et démocratie (REGED).

A l'en croire, depuis 2022, la part du budget allouée à l'éducation n'a cessé de diminuer, tombant en dessous du seuil de 20 %, qui est considéré comme essentiel pour garantir une éducation de qualité. Les chiffres révèlent une tendance inquiétante : 16,77% en 2022, 18,49% en 2023, 18,44 % en 2024, et donc 17,72% pour 2025. En comparaison, le budget avait atteint 21,77% en 2021.

Cette situation soulève des inquiétudes quant à la crédibilité du gouvernement face à ses partenaires internationaux. En ne respectant pas ses engagements, le gouvernement risque de compromettre non seulement la mise en œuvre de la politique de gratuité de l'enseignement initiée en 2019, mais également la qualité de l'éducation dispensée dans le pays.

Conséquences et recommandations de la société civile

Les conséquences de cette diminution budgétaire sont multiples. Elle pourrait affecter les conditions de vie et de travail des enseignants, qui jouent un rôle crucial dans l'éducation des jeunes congolais. Une éducation de qualité est essentielle pour préparer les générations futures à relever les défis économiques et sociaux.

La société civile appelle donc à une réévaluation urgente du budget éducatif pour garantir que les engagements internationaux soient respectés. En augmentant le budget à 20 %, le gouvernement pourrait non seulement améliorer la qualité de l'éducation, mais aussi renforcer la confiance des citoyens et des partenaires internationaux dans ses politiques.

Face à ces défis, le gouvernement de la RDC se doit d'agir rapidement pour répondre aux attentes de la population et assurer un avenir meilleur pour les jeunes du pays. L'éducation étant le fondement du développement, il est impératif que des mesures concrètes soient prises pour garantir son financement adéquat et sa durabilité.

Que dit la déclaration de Dakar?

La déclaration de Dakar, adoptée en 2000 lors du Forum mondial sur l'éducation, met l'accent sur l'importance d'un système éducatif inclusif et de qualité. Elle souligne plusieurs principes clés :

- Accès universel à l'éducation : Chaque enfant doit avoir accès à une éducation de qualité, sans distinction de race, de genre ou de statut socio-économique.

- Équité et égalité des genres: Elle insiste sur la nécessité de promouvoir l'égalité des sexes dans l'éducation, afin de réduire les disparités entre garçons et filles.

- Amélioration de la qualité de l'éducation : Cela inclut la formation des enseignants, le développement de curricula adaptés et la création d'un environnement scolaire favorable.

- Partenariats et coopération : La déclaration appelle à un engagement collectif des gouvernements, des organisations internationales, des ONG et des communautés pour améliorer les systèmes éducatifs.

La déclaration de Dakar vise à renforcer les systèmes éducatifs à travers le monde, en mettant l'accent sur l'accès, la qualité et l'équité, en conformité avec les engagements pris par les États pour le développement durable.

Céleste Z