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RDC : Le Parlement européen met fin à la coopération avec le Rwanda sur les minerais stratégiques

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Photo d'illustration.
  • Mines

Lors de sa session plénière du jeudi 13 février 2025 à Strasbourg, le Parlement européen a voté en faveur d’une motion demandant à l'Union européenne de "suspendre immédiatement" l'accord conclu en février 2024 avec le Rwanda concernant les minerais stratégiques. Cette suspension restera en place jusqu’à ce que Kigali fournisse des preuves tangibles qu'il a cessé d’être impliqué dans l'exportation de minerais provenant des zones contrôlées par le groupe rebelle M23.

La motion, adoptée par 443 voix sur 495, demande également à la Commission européenne, aux États membres et aux institutions financières internationales de suspendre toute aide directe au Rwanda tant que plusieurs conditions ne seront pas remplies. Parmi ces conditions figurent un accès humanitaire total aux populations touchées et la rupture des liens entre Kigali et le M23, comme indiqué dans le texte de la motion qui a été transmis à l'Agence Congolaise de Presse (ACP) jeudi.

Contexte du conflit et enjeux

Depuis plusieurs décennies, l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC) est le théâtre de conflits armés alimentés par l'exploitation illégale de ressources naturelles, y compris des minerais stratégiques tels que le coltan, la cassitérite et le tantale. Kinshasa accuse régulièrement le Rwanda de soutenir le M23, des accusations appuyées par plusieurs rapports d'experts des Nations Unies.

Cette décision du Parlement européen fait suite aux appels répétés des autorités congolaises en faveur de mesures fermes de la communauté internationale contre le pillage des ressources naturelles et la déstabilisation de la région.

La motion pourrait entraîner des conséquences importantes sur les relations commerciales et diplomatiques entre l'Union européenne et le Rwanda. Elle constitue également une reconnaissance des accusations formulées par la RDC et ouvre la voie à une pression accrue sur Kigali pour qu'il cesse ses liens avec les groupes rebelles.

Il reste à savoir si cette décision contribuera à la stabilisation de l'Est de la RDC et à la protection des droits des populations locales affectées par les conflits.

Lovic-Benjamin Nsapu