La situation autour de l’exploitation illégale des ressources minières au Sud-Kivu continue de susciter indignation et incompréhension. Dans une déclaration publiée le 28 décembre 2024 à Bukavu, le mouvement citoyen LUCHA a fermement dénoncé l’impunité et les complicités qui entourent l’affaire des 17 ressortissants chinois arrêtés à Walungu pour exploitation illégale de minerais, avant d’être expulsés dans des conditions controversées.
Arrêtés le 20 décembre, ces individus, accusés d’avoir exploité illégalement de l’or pendant quatre ans sans permis ni titre de séjour, ont été transférés à la Direction Générale de Migration (DGM) après une brève garde à vue. Contre toute attente, ils ont été expulsés via le Rwanda, malgré une décision du conseil de sécurité provincial qui interdisait leur libération. Le gouverneur du Sud-Kivu a exprimé son désarroi face à cet acte qu’il qualifie de "coup" contre sa province, pointant du doigt des instructions venues de Kinshasa.
Questions sans réponses et soupçons de corruption
Pour la LUCHA, cette affaire soulève de nombreuses interrogations :
Quelle hiérarchie a ordonné la libération des individus en dépit des instructions locales ?
Pourquoi les criminels présumés ont-ils été autorisés à quitter le pays sans rendre de comptes sur leurs activités illégales et leurs impacts sur l’environnement et les communautés locales ?
Quels intérêts supérieurs protègent cette mafia minière qui semble intouchable ?
Sept jours après les faits, aucune mesure concrète n’a été prise pour apporter des réponses claires à la population, déplore le mouvement citoyen.
Exigences de la LUCHA
Face à cette situation, la LUCHA exige :
1. Une enquête judiciaire indépendante pour poursuivre toutes les personnes impliquées dans l’évasion des criminels chinois, quel que soit leur rang.
2. La restitution des 10 millions USD dus à la province par les responsables de l’exploitation illégale.
3. La mise en place d’un contrôle rigoureux et sans complaisance dans les territoires du Sud-Kivu afin de mettre un terme au vol systématique des ressources minières.
Un appel à la justice et à la transparence
La LUCHA appelle les autorités nationales à agir avec fermeté pour restaurer la confiance des populations dans la gestion des ressources naturelles du pays. Le mouvement insiste sur l’importance de mettre fin à l’impunité et de garantir que les richesses minières profitent aux communautés locales, au lieu de servir des réseaux criminels nationaux et internationaux.
Le peuple congolais attend des réponses et des actions concrètes pour mettre un terme à cette exploitation illégale qui menace non seulement l’environnement, mais aussi l’avenir socio-économique des habitants du Sud-Kivu.
Lovic-Benjamin Nsapu