En République Démocratique du Congo (RDC), l’accès à des solutions de cuisson propre a progressé de seulement 1% par an entre 2017 et 2021. Cependant, face à cette lente adoption, le gouvernement congolais entend désormais changer de cap pour améliorer la diffusion de ces technologies.
Le gouvernement ambitionne d’accélérer l’utilisation des technologies de cuisson propre afin de diminuer la dépendance du pays aux combustibles solides, qui restent la principale source d’énergie pour plus de 95 % des foyers. Dans le cadre de son Compact Énergétique National, la RDC a pour objectif de porter le taux d’adoption à 30 % d'ici 2030, ce qui représenterait environ 40 millions de personnes ayant accès à des solutions alternatives.
Pour atteindre cet objectif ambitieux, une stratégie nationale de cuisson propre sera lancée d'ici fin 2025. Elle vise à promouvoir l'utilisation du gaz de pétrole liquéfié (GPL), des foyers améliorés et de la cuisson électrique. À ce jour, l’adoption du GPL reste faible, notamment à Kinshasa, où seulement 14 % des foyers l’utilisent, soit environ 250 000 ménages. L’objectif est de multiplier ce chiffre par cinq, pour atteindre 1,2 million de ménages d’ici 2030.
Toutefois, plusieurs défis demeurent pour y parvenir, notamment le manque d’infrastructures adaptées pour le stockage et la distribution du GPL, une disponibilité insuffisante des bouteilles de gaz et le prix élevé de ce combustible, qui se négocie actuellement autour de 5 $ le kilogramme.
Pour surmonter ces obstacles, le gouvernement espère une forte mobilisation du secteur privé. Des mesures incitatives, telles que l’exonération des droits de douane sur les équipements de cuisson propre et l’instauration d’un cadre réglementaire favorable aux investissements, sont en préparation pour rendre ce marché plus attractif.
L’adoption généralisée de la biomasse pour la cuisson pose de sérieux problèmes environnementaux et sanitaires. Elle contribue à la déforestation, augmentant ainsi la vulnérabilité écologique du pays. Par ailleurs, la pollution de l’air liée à la combustion des combustibles solides entraîne de nombreuses maladies respiratoires et cardiovasculaires, particulièrement chez les femmes et les enfants. Les coûts sanitaires liés à cette pollution sont estimés à 13,6 milliards de dollars par an, tandis que la perte de productivité due à la collecte du bois de chauffe atteint 16,1 milliards de dollars chaque année.