Une vague de mécontentement a déferlé sur l’Institut National des Arts (INA), lundi 7 avril 2025, alors que les étudiants se sont rassemblés en masse pour dénoncer les agissements jugés abusifs de M. Balufu Bakupa Kanyinda, gestionnaire du Centre Culturel et Artistique pour les pays d’Afrique centrale. Celui-ci est accusé d’utiliser les biens de cette alma mater à des fins personnelles, en dehors de toute légitimité.
Dans cette optique, les manifestants ont exigé la restitution des clés de la salle de spectacle de 800 places ainsi que du guest house, destiné à l’accueil des professeurs visiteurs.
La gestion des infrastructures académiques en question
Cette situation, qui semble être le point de rupture d’un malaise plus profond, soulève des interrogations sur la gestion des infrastructures essentielles à la formation artistique des étudiants.
Depuis plusieurs mois, les étudiants de l’INA se plaignent du comportement de M. Balufu. La salle de spectacle, pourtant vitale pour leurs cours pratiques et leurs représentations, est souvent verrouillée et louée à des artistes extérieurs. Parallèlement, le guest house, censé loger les enseignants visiteurs, serait utilisé à des fins commerciales, privant ainsi l’institution de ses fonctions premières. Ce détournement d’infrastructures publiques à des fins lucratives est jugé inacceptable, révélant une gestion à la fois négligente et égoïste.

Un cri de désespoir : la voix des étudiants s’élève
« En tant qu’étudiants en arts, tous nos cours pratiques, ceux qui devraient se dérouler sur scène, et même face au public, sont suspendus, toujours à cause de la rétention des clés du petit théâtre par M. Balufu. Ce dernier commence à le louer à des prix exorbitants, en narguant le fait qu’il appartient à l’INA et donc à tous les étudiants. Face à ce constat d’humiliation et de provocation sur les bâtiments offerts par le Président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo, à l’INA, nous avons décidé de ne plus nous laisser faire. Nous refusons l’occupation des espaces de l’INA par des tiers », peut-on lire dans la déclaration du président des étudiants de l’INA, Philémon Vava Monguta.
Les protestations étudiantes ne relèvent donc pas d’un simple caprice, mais traduisent un profond ras-le-bol face à une situation qui perdure. Les jeunes artistes, déjà confrontés à d’importants défis académiques, se sentent trahis par un gestionnaire davantage préoccupé par ses intérêts personnels que par leur formation. Leurs revendications s’inscrivent dans une quête légitime de justice et d’égalité d’accès aux ressources pédagogiques.

Un appel au Président de la République
« Nous sollicitons l’intervention personnelle du Président de la République, car c’est son nom qui est sali par cette démarche d’intimidation. Nous rappelons à toute la communauté estudiantine de la RDC que, depuis la pose de la première pierre par le Chef de l’État, les espaces de l’INA étaient bien définis. Et en cette période de guerre d’agression, il est primordial de privilégier la paix », a-t-il ajouté.
Face à cette montée de tension, M. Kanyinda semble camper sur ses positions, ignorant les appels à la négociation et au dialogue. Les étudiants, ne trouvant plus d’autre issue, ont choisi de manifester publiquement pour se faire entendre. Leur mobilisation a attiré l’attention des médias et du grand public, mettant en lumière une problématique qui dépasse le cadre de l’INA. Ce conflit pourrait bien symboliser une lutte plus large contre les abus de pouvoir.
Un appel à la justice : la nécessité d’une intervention des autorités
Il est impératif que les autorités compétentes prennent des mesures urgentes pour résoudre cette situation et rétablir la justice.
Les étudiants doivent pouvoir exercer leur art dans des conditions dignes, avec un encadrement adapté. La gestion des infrastructures publiques doit être transparente et tournée vers l’intérêt général, non détournée à des fins personnelles. Il est temps que la voix des étudiants soit entendue et leurs droits pleinement respectés, afin d’éviter que cette crise ne s’aggrave davantage.
Céleste Z