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Copper Mark : un pas de plus pour la RDC vers une gestion responsable de ses ressources minières

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La mine de Tenke Fungurume, à 110 km au nord-ouest de Lumumbashi, en RDC. REUTERS/Jonny Hogg.
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C’est une première en Afrique et une avancée majeure pour l’industrie minière congolaise. La République démocratique du Congo (RDC), principal producteur de cuivre du continent, s’impose désormais comme un modèle de responsabilité et de durabilité grâce à la certification Copper Mark, récemment obtenue par plusieurs de ses sites miniers.

Parmi les pionniers, Tenke Fungurume Mining (TFM), filiale du groupe chinois CMOC, s’est illustrée en devenant, en juin 2024, la première mine certifiée du continent. Ce site emblématique, situé dans la province du Lualaba, est l’un des plus grands producteurs mondiaux de cuivre et de cobalt, avec une capacité annuelle dépassant les 450 000 tonnes de cuivre.

En outre, Glencore a annoncé, le 10 avril 2025, que ses 2 mines industrielles en RDC – Kamoto Copper Company (KCC) et Mutanda Mining (MUMI) – ont obtenu la certification Copper Mark, un label de plus en plus recherché en termes de respect de normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).

Aussi, Eurasian Resources Group (ERG) a lancé le processus en septembre 2024 pour Metalkol.

Au niveau mondial, vers fin 2023, déjà plus de 50 sites miniers et fonderies étaient certifiés, représentant environ 30% de la production globale de cuivre, notamment au Chili, au Pérou et aux États-Unis.

Une certification synonyme d’excellence

Lancée en 2020, la Copper Mark est une distinction internationale qui atteste du respect de normes rigoureuses en matière de gouvernance environnementale, sociale et éthique (critères ESG). Elle repose sur une évaluation indépendante fondée sur 32 critères définis dans le "Risk Readiness Assessment", en collaboration avec la "Responsible Minerals Initiative".

Ces critères couvrent notamment :

- La conformité légale et les relations de travail;
- La gestion environnementale (eau, émissions, biodiversité, réhabilitation);
- Les droits humains, le développement communautaire et les mécanismes de plainte;
- La transparence dans la chaîne d’approvisionnement.

Au-delà du prestige, cette certification permet également aux entreprises minières de répondre aux exigences croissantes du marché international, en particulier celles imposées par la Bourse des métaux de Londres (LME) pour un approvisionnement responsable.

Une reconnaissance fondée sur une évaluation sérieuse

L’obtention de la Copper Mark par TFM s’est appuyée sur une démarche rigoureuse. L’audit comprenait notamment des entretiens confidentiels avec 447 employés, ainsi que 56 parties prenantes extérieures, incluant des ONG locales, des représentants gouvernementaux et des membres des communautés environnantes.

Vers une nouvelle ère pour l’industrie minière congolaise

Pour la RDC, cette reconnaissance marque un tournant. Longtemps critiquée pour les pratiques opaques de certaines entreprises et les impacts négatifs sur les populations locales, l’industrie minière pourrait bien connaître un renouveau. L’exemple de TFM devrait inciter d’autres acteurs du secteur à s’inscrire dans une dynamique de conformité et de responsabilité.

La Copper Mark offre ainsi à la RDC une opportunité de renforcer sa crédibilité sur la scène mondiale tout en assurant un meilleur partage des bénéfices pour les communautés locales et un respect accru de l’environnement.

Avec cette avancée, le cuivre congolais s’inscrit désormais dans les standards internationaux de durabilité, au cœur de la transition énergétique mondiale. Une fierté nationale et un signal fort à destination des investisseurs, des partenaires commerciaux et, surtout, des citoyens.

Lire aussi : Certification historique pour Tenke Fungurume Mining : première en Afrique aux normes de Copper Mark

Jordan MAYENIKINI, journaliste et chercheur minier.