Le territoire de Mwenga, situé dans la province du Sud-Kivu, est riche en ressources minières précieuses, mais la population locale ne bénéficie pas de cette abondance. Cette situation a été mise en lumière lors d'une journée de réflexion organisée par l’ONG BEST le 17 novembre dernier, réunissant divers acteurs de la société civile. Les participants ont dénoncé le fait que les investisseurs étrangers, notamment des entreprises chinoises, exploitent ces minerais, souvent dans des conditions jugées illégales.
Malgré les richesses naturelles de Mwenga, le territoire reste englué dans une misère économique persistante. De nombreuses sociétés exercent leur activité sans respecter les normes établies. Certaines d'entre elles ne détiennent que des permis d'exploration, mais se lancent directement dans l'exploitation, tandis que d'autres, bien que légalement en règle, négligent leurs obligations envers les communautés locales. Miki Mutiki, un expert minier de la société civile, souligne que ces entreprises ignorent les cahiers des charges communautaires, privant ainsi les populations des retombées économiques attendues.
L'exploitation désordonnée des minerais à Mwenga met également en exergue les lacunes de la gouvernance minière en RDC. Pour l'État congolais, cette situation équivaut à une perte significative de revenus fiscaux et douaniers, tandis que les communautés locales, principales victimes de ce système, n'ont ni accès à des emplois décents ni à des infrastructures durables. Ce déséquilibre favorise l'exportation brute des ressources, limitant ainsi les possibilités de création de chaînes de valeur sur le territoire.
Samuel Lungele Itebo, président de la société civile territoriale de Mwenga, appelle à une application stricte des lois minières par l'État congolais. À l'en croire :
"l'exploitation illicite doit cesser, et les règles doivent être respectées pour que les ressources bénéficient réellement au développement local".
Son appel met en lumière la nécessité urgente d'un cadre réglementaire solide pour garantir que les richesses naturelles profitent aux populations qui les entourent.
Mwenga représente un miroir des défis plus larges auxquels la RDC est confrontée dans la gestion de son secteur minier. Bien que le pays dispose de ressources immenses, les retombées économiques pour les communautés locales restent quasi inexistantes. Sans une volonté politique forte et une application rigoureuse des lois, le territoire continuera à voir ses richesses partir sans impact positif durable sur son économie.
Il est important de souligner que la situation à Mwenga illustre les injustices économiques qui prévalent dans le secteur minier congolais. Pour corriger ce déséquilibre, il est impératif que les autorités congolaises prennent des mesures efficaces afin d'assurer que les bénéfices de l'exploitation minière soient partagés équitablement avec les communautés locales, contribuant ainsi à un développement durable et inclusif.
Céleste Z