L'Association Congolaise pour l'Accès à la Justice (ACAJ) a exprimé sa vive préoccupation face aux poursuites judiciaires engagées contre Monsieur Florimond MUTEBA TSHITENGE, Président du Conseil d'Administration de l'Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), par Madame Lydie OMANGA DIHANDJU, Vice-Présidente de l'ARPTC. C'est ce que renseigne une lettre de l'ACAJ adressée au Collège de l'Autorité de Régulation de la Poste des Télécommunications du Congo (ARPTC).
Ces poursuites, déposées devant le Tribunal de Paix de Kinshasa, sous le numéro RP 16.209/1, sont liées à des accusations d'imputation dommageable et de diffamation, suite à un communiqué de presse publié par l'ODEP en août 2024.
Le communiqué en question, n°010/ODEP/AOUT/2024, visait à souligner les préoccupations concernant la gouvernance de l'ARPTC, sans cibler spécifiquement Madame Lydie OMANGA DIHANDJU, ni l'attaquer personnellement. Selon l'ACAJ, cette action en justice contre Florimond MUTEBA semble contraire aux principes de défense des droits humains et de la bonne gouvernance, notamment en ce qui concerne les obligations internationales de la République Démocratique du Congo (RDC) en matière de protection des défenseurs des droits de l'homme. L'ACAJ rappelle que la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l'homme, adoptée en 1998, interdit toute forme de représailles à l'encontre de ceux qui œuvrent pour la justice, la transparence et la gouvernance.
L'ACAJ estime que ce type d'action judiciaire représente non seulement une atteinte à la liberté d'expression et à la liberté de la presse, mais aussi une forme d'intimidation à l'encontre des défenseurs de la bonne gouvernance. L'organisation souligne que lorsqu'un communiqué ou une déclaration publique soulève une contestation, la partie concernée a le droit de recourir à une réponse par voie de presse, ce qui n'a pas été le cas ici.
Dans ce contexte, l'ACAJ appelle à l'abandon immédiat des poursuites et demande que celles-ci ne soient pas poursuivies aux frais de l'ARPTC, en soulignant que l'utilisation des ressources publiques pour soutenir une action judiciaire de ce type serait contraire aux principes de bonne gouvernance.
En outre, l'ACAJ suggère que toute action judiciaire contre le PCA de l'ODEP devrait être préalablement autorisée par le gouvernement congolais, en particulier par le ministre de tutelle.
En conclusion, l'ACAJ appelle les autorités compétentes à prendre en compte les droits fondamentaux des défenseurs des droits de l'homme et à éviter toute action qui pourrait nuire à l'image de la RDC sur la scène internationale en matière de respect des engagements relatifs aux droits humains.
Ecomine.cd