Le consortium "Le Congo n'est pas à vendre" a lancé devant la presse ce mardi 30 juillet 2024 à Kinshasa, le bulletin" Kanyaka-Rushwa " intitulé " la corruption se porte mieux au premier semestre de l'année 2024 en RDC".
Ce bulletin se veut être l'aide mémoire rappelant aux gouvernants et gouvernés les différents cas de corruption des fois oubliés par l'appareil judiciaire.
Kanyaka tiré du Lingala ( corruption) , du Swahili ( piétiner) et Rushwa du Swahili ( corruption) déterminent l'engagement du CNPAV et de ses organisations membres à combattre la corruption devenue un fléau cancérigène.À en croire le CNPAV, plus d'un milliard de dollars américains du trésor public s'est volatilisé durant le premier semestre de l'année en cours ( 2024).
De son côté, Valéry Madianga, coordonnateur du CREFDL fait savoir que l'objectif poursuivi est de faire récupérer à l'État les fonds volés.
"On a parlé d'une affaire de 15 millions quand le président Tshisekedi est arrivé au pouvoir. On a parlé du procès 100 jours, on a parlé d'autres cas de corruption, mais finalement, on a l'impression qu'on passe très rapidement à autre chose et on oublie et entre temps, c'est de l'argent du trésor public qui va dans les poches des gens. Cela prive d'opportunités des milliers de Congolais qui n'ont pas accès à l'eau potable, à l'électricité.Ce qui fait qu'on se retrouve des cas de corruption qui sont épinglés sans pour autant que la population congolaise puisse avoir réellement un focus pour demander des comptes. Voilà pourquoi nous nous sommes dits, il fallait trouver une réponse par rapport à ça. Et l'une des réponses que nous avons voulues apporter pour que les cas de corruption ne soient pas dans les oubliettes, c'est de pouvoir produire ce bulletin qui s'appelle Kanyaka-Rushwa", a déclaré Jimmy Kande, membre de pilotage de cette organisation de la société civile.
De son côté Valéry Madianga, coordonnateur du CREFDL, a révélé que plus d'un milliard de dollars américains du trésor public s'est volatilisé durant le premier semestre de l'année 2024.
" Comme vous le savez dans notre pays, il ne se passe pas un jour sans qu'on évoque un cas de corruption. Ce bulletin va de temps en temps nous permettre de revoir, soit de nous rappeler ce qui s'est passé dans notre pays. Et si le bulletin, c'est presque qu'une dizaine de cas évoquée. Nous sommes à plus d'un milliard de dollars américains. Et la majorité des cas reviennent sur la question de la procédure.Nous relevons dans ce document que la corruption intervient parce que les acteurs étatiques refusent d'appliquer les textes. Nous avons la loi relative à la passation des marchés publics qui est pratiquement méconnue des autorités publiques. Deuxièmement, vous avez des instructions relatives à la loi des finances qui sont pratiquement méconnues. Et là, j'évoque le dossier "forages" qui fait débat dans notre pays. On a arrêté le ministre du Développement rural, mais celui-là n'est pas l'acteur clé du circuit de la dépense publique. On a laissé de côté l'ancien ministre des Finances. Ce dernier qui est pratiquement en cavale. Nous aurions souhaité que, dans le cas de cette affaire, qu'on puisse mettre sur le banc des accusés tous ses acteurs et même la gouverneure de la Banque centrale. Pour nous, acteurs de la société civile, les fonds volés doivent être récupérés" a-t-il indiqué.
Abordant les recommandations, Fred Bauma un des orateurs, a appelé à une pression pour que les procédures judiciaires relatives aux cas de corruption aboutissent, insistant sur le fait que la plupart de ces cas concernent les marchés publics conclus en violation des lois.
"Pour la plupart de ces faits, il y a clairement une collision entre les agents publics qui supervisaient les projets et les entreprises qui en ont bénéficiaires.On suggère de recourir à d'autres services spécialisés de l'État pour améliorer la qualité de passation des marchés et la qualité des services publics.
Nous suggérons aussi l'accélération du processus de la révision des lois sur les marchés publics. On suggère notamment de hausser le niveau de l'amende qui devrait dépasser 50 millions de francs congolais.Aussi, de pouvoir frapper de déchéance définitive de la commande publique des personnes et des entités impliquées dans des cas de corruption", a-t-il lâché.
Cependant, le CNPAV promet de primer dans les tout prochains jours le plus grand acte de corruption dans le but de décourager cette pratique devenue systémique en RDC.
Exceptionnellement ce premier numéro a été semestriel, le reste des numéros du bulletin Kanyaka-Rushwa sera trimestriel.
Ecomine.cd