L’Allemagne, longtemps perçue comme le moteur économique de l’Europe, traverse une crise sans précédent. Le "modèle allemand", basé sur une industrie forte, des exportations massives et une gestion financière rigoureuse, vacille sous le poids de multiples chocs économiques.
Depuis la pandémie de Covid-19, la croissance économique allemande stagne, tandis que la production industrielle s’effondre. Le secteur automobile, pilier de l’économie nationale, en est le symbole le plus frappant. Volkswagen, géant historique, envisage de fermer certaines usines pour la première fois en 87 ans. Ses bénéfices ont chuté de 64 %, tandis que ses ventes en Chine, marché clé, ont reculé de 12 %. Mercedes n’échappe pas à la tourmente, avec une baisse de 54 % de ses profits.
Un retard technologique et énergétique
Privée du gaz russe, l’industrie allemande fait face à des coûts énergétiques élevés, tandis que la Chine, ancien client, devient un concurrent redoutable. Pire, le pays accuse un retard technologique majeur, son dernier grand succès dans le secteur remontant à 1972 avec SAP. Les besoins en investissements, estimés à 600 milliards d’euros, témoignent de l’ampleur des défis.
La menace des États-Unis et l’impact européen
L’arrivée de mesures protectionnistes américaines, notamment des taxes sur les importations prévues par l’administration Trump, pourrait amputer le PIB allemand d’un point entier, selon la Bundesbank. Ces pressions externes, combinées à une bureaucratie européenne jugée coûteuse, accentuent le malaise économique.
Les déclarations alarmantes se multiplient. Le PDG de ThyssenKrupp parle de "désindustrialisation massive", tandis que les investissements industriels s’effondrent. Le modèle allemand, fondé sur la stabilité et les exportations, semble atteint en profondeur.
Cette crise, qui ébranle l’Allemagne, pourrait avoir des répercussions graves sur toute l’Europe, fragilisant davantage une économie continentale déjà sous tension.
Lovic-Benjamin Nsapu