Un nouveau scandale ébranle la République Démocratique du Congo. À Muanda, ville pétrolière du Kongo-Central, un rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF) révèle un vaste détournement de fonds publics impliquant l'ancien ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, ainsi que les membres du Comité de Gestion du Fonds Muanda (CGFM).
Destinée au développement local, une enveloppe de 10 millions USD, versée par la société pétrolière Perenco à la suite de l’avenant n°9 signé avec le gouvernement congolais, a été en grande partie dilapidée.
Selon le rapport consulté par la LICOCO, Didier Budimbu se serait personnellement attribué 200 000 USD sans aucune justification. Mme Michelle Makengo, nommée à la tête du CGFM par ce dernier, aurait perçu 132 630 USD en frais de mission, tout en installant le siège du comité à Kinshasa, loin des préoccupations des habitants de Muanda.
Plus de 8 millions USD auraient été engloutis dans des projets non réalisés ou inachevés, et plus de 700 000 USD demeurent sans trace comptable.
Le rapport pointe également la violation des procédures de passation de marchés, des paiements illégaux en espèces, des recrutements fictifs, ainsi que le non-paiement des impôts dus par le comité.
Face à ces révélations, la LICOCO demande la révocation immédiate du ministre Budimbu par le Président Tshisekedi, ainsi que l’arrestation de tous les responsables impliqués. Elle appelle également la population de Muanda à se mobiliser pour exiger justice.
Ce dossier relance, une fois de plus, le débat sur l’impunité, la transparence et la gestion des ressources publiques en RDC. Tous les regards sont désormais tournés vers la justice.
Lovic-Benjamin Nsapu