Le gouvernement congolais prévoit une mesure choc dans sa lutte contre la corruption, il s'agit de l'élargissement de la peine de mort pour punir les détourneurs de deniers publics. C'est ce qu'a fait savoir le ministre de la Justice, Constant Mutamba, lors du briefing presse animé conjointement avec le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya, le lundi 6 janvier 2025 à Kinshasa, où il a exposé les grandes lignes de cette réforme ambitieuse.
Lors de cette conférence, le ministre a précisé que cette réforme sera accompagnée de la création d'un Parquet financier inspiré du modèle français.
Ce nouveau bureau aura pour mission de traiter les affaires de détournement de fonds et sera directement lié à la chambre économique et financière dans chaque juridiction. L’objectif est de renforcer l’efficacité des poursuites contre ceux qui s'enrichissent illicitement aux dépens du trésor public.
"Nous allons élargir la peine de mort à ceux qui détournent les deniers publics", a déclaré Constant Mutamba. À l'en croire, "cette mesure vise à établir une véritable dissuasion, en réponse aux pratiques passées où les coupables échappaient souvent à des sanctions sévères grâce à des négociations".
Le ministre a insisté sur la volonté du gouvernement de ne plus tolérer de telles manœuvres.
En effet, Mutamba a adressé un message fort aux parents des jeunes impliqués dans le banditisme urbain, souvent désignés sous le terme de «kuluna». Il a souligné que "ceux qui encouragent ou protègent ces jeunes délinquants pourraient aussi faire face à des poursuites pour complicité". Cette prise de position vise à responsabiliser les familles dans la lutte contre le crime.
Le gouvernement prévoit d'appliquer ces mesures à tous les niveaux de la justice, y compris dans le cadre militaire. Le ministre a évoqué l'utilisation de l'article 157 du Code pénal militaire pour traiter les actes de banditisme comme des crimes de terrorisme, ce qui renforcerait la répression contre les groupes criminels.
Cette annonce soulève des questions quant à l'efficacité de sanctions dans un pays où la corruption et le banditisme sont profondément enracinés. Certains experts s'interrogent sur la capacité du système judiciaire à gérer une telle réforme, surtout dans un contexte où les ressources et les infrastructures sont souvent limitées.
Il est important de souligner que, le gouvernement congolais semble déterminé à adopter une approche ferme face à la corruption et au banditisme. Reste à voir si ces nouvelles mesures auront l'impact escompté et si elles seront mises en œuvre de manière équitable et efficace. Les prochains mois seront cruciaux pour observer l'évolution de cette stratégie et ses conséquences sur la société congolaise.
Céleste Z