La mafia congolaise veut-elle faire porter la muselière au chien de garde des finances publiques de la République démocratique du Congo ? C'est la question qui taraude la société civile congolaise. Florimond Muteba, PCA de l'Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) et l'un des plus grands lanceurs d'alerte congolais, est confronté à des poursuites judiciaires initiées par Mme Lydie Omanga, membre du conseil d’administration de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC).
“La vérité est comme l'eau froide qui fait mal aux dents malades”, dit-on. Muteba est-il le prochain victime de la justice reconnue malade par le magistrat suprême Félix Tshisekedi ?
Cette plainte en justice fait suite aux révélations fouillées du professeur Florimond Muteba qui a démontré que de 2021 à 2023, les 7 membres du collège dirigeant l'ARPTC ont touché près de 18,6 millions de dollars américains. Ce, dans une grande opacité.
Cette enquête de l'ODEP publiée au mois d'août dernier a fait savoir au peuple congolais que les membres du collège dirigeant l'ARPTC se partagent 2,3 millions USD par année, soit en moyenne 340.000 USD par mois et par dirigeant. Le Président du collège touche 439 471,000 USD par mois et le niveau le plus bas est de 319.321 USD, selon les chiffres mis en évidence par l'ODEP.
Des sommes colossales qui dépassent à plus de 10 fois les émoluments et avantages des députés et sénateurs.
Qui veut faire porter la muselière au chien de garde des finances publiques de la RDC ?
Selon les sources bien introduites au sein de l'ODEP, Florimond Muteba vit en insécurité après ses différentes révélations visant à sauver les deniers publics.
L'auteur du livre "Un avenir pour la République démocratique du Congo" est parfois victime des intimidations par des personnes cagoulées. Ce qui lui arrive inquiète la société civile du pays qui s'interroge sur l'avenir de l'État de droit tant voulu par le président de la République.
Notons que la République démocratique du Congo est l'un des pays les plus riches en ressources naturelles. Néanmoins, le pays voit son essor économique freiné par une opacité autour des flux financiers. Le pays occupe la 162e position sur 184 pays dans le rapport de Transparency International sur l’indice de perception de la corruption en 2023.
Ecomine.cd