Le processus électoral en République Démocratique du Congo (RDC) est gravement entaché par des pratiques de corruption, de fraude et de tricherie, selon une analyse conjointe menée par Agir pour des Élections Transparentes et Apaisées (AETA) et le Centre de Recherche en Finances publiques et Développement Local (CREFDL). Cette étude met en lumière les nombreuses irrégularités qui ont marqué les élections générales de décembre 2023 jusqu’à l’installation des animateurs des Assemblées provinciales et de deux chambres du Parlement.
Un processus électoral faussé
Les élections générales de décembre 2023 étaient censées être une étape cruciale dans le renforcement de la démocratie en RDC. Cependant, AETA et CREFDL soulignent que ces élections ont été biaisées dès leur organisation. La manipulation du processus électoral par des politiciens cherchant à gagner des postes à tout prix a considérablement compromis l’intégrité des résultats.
Des pratiques tangibles
de corruption
Le rapport des deux organisations met en évidence l’ampleur de la corruption qui gangrène le système électoral congolais. Des politiciens ont régulièrement recours à l’achat de votes, à l’intimidation et à d’autres formes de fraude électorale. La corruption ne s’arrête pas aux élections elles-mêmes, mais se prolonge lors de l’installation des animateurs des institutions démocratiques, notamment les Assemblées provinciales et l'Assemblée nationale et le Sénat.
Conséquences désastreuses
Ce comportement des acteurs politiques a des conséquences désastreuses pour l’image de la RDC, tant à l’intérieur du pays qu’à l’international. La corruption systémique et les pratiques frauduleuses minent la confiance du public dans le processus démocratique et affaiblissent les institutions. À l'échelle internationale, la réputation de la RDC en tant que démocratie émergente en souffre également, ce qui peut avoir des répercussions négatives sur les relations diplomatiques et les investissements étrangers.
Appels à la réforme
Face à cette situation alarmante, AETA et CREFDL appellent à des réformes profondes pour restaurer la crédibilité du processus électoral en RDC. Ils préconisent la mise en place de mécanismes plus rigoureux pour surveiller et sanctionner les actes de corruption et de fraude, ainsi qu’une plus grande transparence dans l’organisation des élections. Les deux organisations insistent également sur la nécessité d’une volonté politique ferme pour mettre fin à ces pratiques et garantir des élections libres et équitables à l’avenir.
À noter que la dénonciation des dysfonctionnements du processus électoral par AETA et CREFDL constitue un appel urgent à l’action pour les autorités congolaises et la communauté internationale. La lutte contre la corruption et la fraude électorale est essentielle pour renforcer la démocratie en RDC et assurer un avenir politique stable et prospère pour le pays.
Lovic-Benjamin Nsapu