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Agression Rwandaise : "Les activités de type ville morte et autres ne sont d'aucune importance pour ce que recherche le gouvernement et la population" (Jacquemain Shabani)

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Photo d'illustration.

Toutes les activités de type « ville morte » et les mouvements de protestation sont, jusqu'à nouvel ordre, interdites à Kinshasa. C'est ce qu'a annoncé le vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemain Shabani, lors du briefing presse qu'il a coanimé avec son collègue de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, le lundi 3 février 2025, à Kinshasa.

Cette décision fait suite au soulèvement populaire survenu le mardi 28 janvier, qui a dégénéré en attaques contre des ambassades et d'autres structures économiques. La population, qui soutenait les forces armées de la République Démocratique du Congo (RDC) au front face à l'armée rwandaise, qui avait attaqué la ville de Goma, a été touchée par une incursion étrangère ayant coûté la vie à plus de 2 000 personnes et causé de nombreux blessés, selon un bilan provisoire dressé par le gouvernement congolais.

« Le mardi dernier, à Kinshasa, la situation était particulièrement tendue. L'expression populaire des Kinois a dégénéré en actions négatives de pillage. Heureusement, la police nationale congolaise a réussi à contenir ces actions pour éviter le pire. Les autorités municipales de Kinshasa ont donc pris des mesures pour restreindre la liberté de manifestation publique dans la ville, et il n'est pas encore permis aux compatriotes d'organiser des manifestations publiques », a déclaré le ministre de l'Intérieur.

Il a également appelé à sensibiliser la population sur la nécessité de se mobiliser pour protéger le territoire national de la RDC.

« Il est crucial d'échanger avec notre population sur la nécessité de cette mobilisation populaire et sur les types d'actions à mener pour engager toute la RDC à protéger et défendre notre territoire. Les actions négatives de type ‘ville morte’ n'ont aucune importance ni pour la population congolaise ni pour le gouvernement dans la défense de notre territoire. Nous devons rester lucides et unis pour soutenir nos FARDC qui sont sur le terrain. Une action de ville morte est une action négative et de boycott. En tant que citoyens congolais, nous n'avons aucun intérêt à organiser un boycott ou un sabotage alors que notre territoire est menacé et occupé, avec des tueries orchestrées par une armée étrangère », a ajouté Jacquemain Shabani.

Le vice-Premier ministre a ensuite annoncé que « les 26 provinces de la RDC restent mobilisées face aux derniers événements survenus à Goma, où l'armée rwandaise a semé la panique. Jusqu'à ce jour, dans certains quartiers de Goma, les FARDC et Wazalendo continuent de résister contre l'occupation de la province du Nord-Kivu par l'armée rwandaise. Il est crucial que toute l'opinion congolaise comprenne que cette tension se résume à la résistance que la population congolaise doit opposer à l'attaque ou à l'occupation par l'armée rwandaise », a-t-il insisté.

De son côté, le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, a une nouvelle fois appelé la population congolaise à ne pas se fier aux rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, précisant que celles-ci sont souvent alimentées par des sources rwandaises. Il a promis de rester en contact avec la population congolaise dans le cadre de l'exercice de redevabilité pour fournir des informations précises sur la situation réelle sur le terrain, tout en annonçant qu'aucun Congolais ne sera laissé à la merci de l'agresseur.

« Nous continuons de suivre la situation avec le ministère de la Santé et d'autres services sur le terrain pour recenser chaque cas afin de garantir que chaque blessé puisse recevoir des soins appropriés. Comme l'a dit le chef de l'État, nous ne laisserons pas nos populations sous l'égide de ceux qui les ont massacrés », a déclaré Patrick Muyaya.

Il est à noter que le porte-parole du gouvernement a annoncé une révision à la hausse du bilan de l'incursion de l'armée rwandaise à Goma, qui passe de 773 décès à 2 000 victimes recensées. Il s'agit, à ce jour, d'un bilan provisoire, et les services sur le terrain continuent de travailler pour établir le nombre exact de décès.

Céleste Z.