
Le bilan provisoire de l'agression rwandaise, lors de la prise de la ville de Goma par les terroristes du M23 soutenus par l'armée rwandaise, fait état de plus de 773 morts et 2 880 blessés. C'est ce qu'a fait savoir le ministre de la Santé publique, Roger Samuel Kamba, lors du briefing presse du samedi 1er février 2025, co-animée par le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, et son collègue de la Santé publique.
Samuel Roger Kamba a expliqué l'ampleur du carnage à Goma, dans le Nord-Kivu, en soulignant que "cette tragédie a des conséquences immédiates sur la santé publique dans une région déjà en crise depuis plusieurs décennies".
Il a par ailleurs décrit une situation alarmante, en précisant que "les morgues débordent, avec des corps entassés et des cas de putréfaction signalés par la Croix-Rouge. Les établissements de santé, déjà sous pression, font face à un afflux massif de malades, aggravant ainsi la crise sanitaire existante." Ce bilan, a-t-il ajouté, "représente un minimum, car les attaques ont touché des cibles vulnérables, y compris des maternités."
De son côté, le ministre Patrick Muyaya a exprimé son indignation face à cette violence. Il a appelé la Communauté d'Afrique de l'Est à une prise de conscience après une déclaration de cette organisation qui avait exhorté le gouvernement congolais à dialoguer directement avec la rébellion M23, soutenue par le Rwanda.
"Nous n'avons jamais été contre le dialogue avec le Rwanda. Notre position en tant que RDC est que nous allons dialoguer, mais dans un cadre bien défini et organisé," a rétorqué Patrick Muyaya.
Réponses gouvernementales et appels à l’action
Pour faire face à cette crise, le gouvernement a annoncé des mesures de réduction des dépenses au sein des institutions. Ces coupes budgétaires visent à rediriger les ressources vers l’effort de guerre contre l'influence rwandaise. Cette stratégie témoigne de la volonté du gouvernement de renforcer sa position face à cette menace, mais suscite également des préoccupations sur les conséquences pour les services publics.
Dans ce contexte, le ministre de la Santé publique a lancé un appel à la solidarité nationale. Il a exhorté les Congolais à participer à une campagne de dons de sang pour soutenir les militaires blessés. "Cette initiative est cruciale, car le gouvernement espère recueillir 5 000 poches de sang pour répondre aux besoins urgents des victimes," a-t-il ajouté.
Samuel Roger Kamba a précisé que chaque don de sang pourrait sauver des vies et permettre aux militaires de retourner au front. En seulement trois jours, la campagne a déjà permis de récolter plus de 1 200 poches, un signe encourageant de la mobilisation de la population.
Partenariats et mobilisation collective
Pour assurer une gestion efficace des dons de sang, le gouvernement a établi des partenariats avec la Croix-Rouge internationale et d'autres organisations. Ces collaborations visent à garantir le transport et la conservation du sang dans des conditions optimales, soulignant l'importance de la logistique dans une telle crise humanitaire.
Pour encourager la population à soutenir les efforts de guerre, y compris les dons de sang, la Première Dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, a donné l'exemple en participant à cette campagne, suivie par d'autres figures de l'État, y compris la Première ministre et le ministre de la Santé. Cette mobilisation au plus haut niveau est essentielle pour inciter la population à s'engager dans cette cause.
En somme, la situation à Goma met en lumière non seulement les conséquences tragiques des conflits armés, mais aussi la résilience et la solidarité du peuple congolais face à l'adversité. Les efforts conjoints du gouvernement et des citoyens pourraient jouer un rôle crucial dans la gestion de cette crise sanitaire et humanitaire.
Céleste Z