Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, fait face à une congestion routière chronique qui impacte la qualité de vie de ses habitants et la productivité des travailleurs. En réponse à cette situation alarmante, le ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, sur recommandation du gouvernement provincial, a introduit des mesures de circulation alternée à sens unique sur certaines artères de la ville. L'objectif affiché est de fluidifier le trafic et de réduire les embouteillages, un fléau qui affecte quotidiennement des milliers de Kinois.
Cependant, deux mois après l'instauration de ces nouvelles mesures, le Mouvement National des Consommateurs Lésés (MNCL) a mené une étude approfondie intitulée « Impact des mesures de circulation alternée à sens unique sur la fluidité du trafic dans la ville de Kinshasa ». L'enquête, réalisée du 13 au 18 décembre 2024, a impliqué un échantillon de 546 Kinois répartis dans les quatre districts de la capitale.
Les résultats de cette étude sont révélateurs et soulignent une insatisfaction généralisée parmi les usagers. Bien que 83 % des Kinois aient déjà emprunté les nouvelles voies à sens unique, un alarmant 61 % d'entre eux se déclarent insatisfaits des mesures mises en place. Les perceptions sont largement négatives, avec 79 % des répondants affirmant que ces changements n'ont pas contribué à réduire les embouteillages. En fait, 46 % des conducteurs rapportent une augmentation du temps de trajet, tandis que seulement 18 % estiment que les mesures ont eu un impact positif sur leur temps de déplacement.
Ce mécontentement s'accompagne d'une inquiétude croissante concernant la sécurité routière. Les piétons, en particulier, expriment des préoccupations mitigées face à la nouvelle organisation de la circulation. Par ailleurs, 55 % des Kinois considèrent que ces mesures ont eu un impact négatif sur leur productivité, tandis que seulement 25 d'entre eux affirment que cela a eu un effet bénéfique.
L'enquête met également en lumière des lacunes dans la gestion des mesures par les policiers de circulation, qui sont jugés peu présents et inefficaces par 69 % des participants. Ce manque de supervision renforce les frustrations des usagers qui souhaitent des améliorations significatives. En effet, 86 % des répondants réclament des changements, appelant à un renforcement de la police de circulation, à des investissements dans les infrastructures routières et à une sensibilisation accrue au code de la route.
Face à ces résultats alarmants, il devient urgent de reconsidérer les mesures de circulation alternée à sens unique. Les préoccupations des usagers doivent être prises en compte, en mettant en œuvre des améliorations infrastructurelles et des programmes de sensibilisation adaptés. La situation actuelle nécessite une attention immédiate afin d'assurer une mobilité efficace et sécurisée pour tous les Kinois.
Kinshasa mérite une solution durable pour son trafic, et il est impératif que les autorités agissent rapidement pour répondre aux attentes de ses citoyens.
Lovic-Benjamin Nsapu
