Le Tribunal de Paix de Kinshasa-Gombe a condamné Seth Kikuni Masudi, président du parti politique Piste pour l’Émergence et candidat malheureux à la récente élection présidentielle, à un an de prison pour incitation à la désobéissance civile et propagation de faux bruits.
Cette condamnation suscite des déclarations au sein de la classe politique congolaise concernant l’indépendance de la justice en République démocratique du Congo, particulièrement dans un contexte politique tendu.
Le parti cher à Seth Kikuni, Piste pour l’Émergence, a rapidement dénoncé ce qu’il qualifie de farce judiciaire et de procès politique visant à étouffer l’opposition du président Félix Tshisekedi.
Dans une déclaration officielle, le parti affirme que :
"Monsieur Seth Kikuni Masudi demeure innocent, en fait comme en droit. Il est victime d'un odieux procès politique et de l'arbitraire de la part du pouvoir en place, à cause de son opposition à la gouvernance de Monsieur Tshisekedi. Il s'agit d'une farce judiciaire dirigée contre la liberté d'expression démocratique, dans le but de faire taire toute voix dissidente", peut-on lire dans cette déclaration.
Et d'ajouter :
« Monsieur Seth Kikuni n'a jamais commis de crime quelconque pouvant justifier son arrestation arbitraire, son emprisonnement et sa condamnation injuste. Tout au long de la parodie de procès organisée dans l'enceinte de la Prison centrale de Makala, le ministère public s'est trouvé dans l'incapacité d'apporter la moindre preuve susceptible d'asseoir la matérialité de ses fausses accusations».
Il est important de souligner que le procès de l'opposant Seth Kikuni a eu lieu après son arrestation le 2 septembre dernier, marquée par une détention de 13 jours sans contact avec ses proches ou ses avocats. Ce traitement soulève des inquiétudes sur les droits humains et le respect des procédures judiciaires en RDC, où les tensions politiques s’intensifient face à des crises sécuritaires.
Dans une lettre adressée au parquet, l’ANR a justifié la nécessité d’un « châtiment exemplaire » pour décourager les discours jugés nuisibles à la cohésion nationale. Piste pour l’Émergence exige désormais la libération immédiate de son leader et l’annulation de sa condamnation, qu’elle considère comme une atteinte à la démocratie et aux libertés fondamentales en RDC.
Céleste Z