Le ministre du Développement rural, Muhindo Nzangi, a officiellement lancé le forum de l’Association africaine pour le crédit rural et agricole (AFRACA) le lundi 4 novembre 2024.
Lors de cette inauguration, le responsable du développement rural a lancé un appel à l’action pour revitaliser le secteur agricole de la RDC. Les assises se tiendront du 4 au 6 novembre de l'année en cours au Fleuve Congo Hôtel à Kinshasa.
Le forum est axé sur le thème : « La revisitation de l’économie rurale et du secteur agricole de la RDC ». Ces échanges visent à établir un cadre dynamique d’échange d’informations, de partage d’expériences et de renforcement des capacités sur les enjeux liés au financement agricole.
À l’ouverture de ces assises, les experts ont souligné l’importance de promouvoir l’agriculture et de stimuler le développement des zones rurales, considérés comme des enjeux majeurs pour l’émergence économique de la République démocratique du Congo (RDC).
Plusieurs dignitaires étaient présents lors de la cérémonie, dont le représentant du ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, ainsi que le secrétaire général de l’AFRACA, Thomas T. Essel. Dieudonné Fikiri Alimasi, président de l’AFRACA, a souligné la nécessité de trouver un financement conséquent pour le secteur agricole en RDC.
Il a exprimé l'espoir de tracer un avenir agricole prometteur en phase avec la vision du président Félix Tshisekedi, qui prône que le sol prenne la revanche sur le sous-sol. Actuellement, le financement de l'agriculture représente moins de 1 % des prêts accordés par le secteur financier, un constat alarmant pour le développement rural.
Il a également noté que cette initiative ne se limite pas à l'événement en cours, mais s’inscrit dans un processus plus large de réforme visant à promouvoir l’agriculture et le développement rural en tant qu’axes fondamentaux pour une croissance inclusive.
Il a évoqué une stabilisation macroéconomique durable en RDC, qui pourrait créer un environnement favorable à la relance et à la diversification de l'économie. Le contexte économique de la RDC est en effet résilient, avec un taux de croissance projeté à 5,3 % pour 2024.
Cependant, l'économie reste fortement dépendante des matières premières, principalement le cuivre et des importations alimentaires, malgré les vastes potentialités agricoles du pays. En effet, la RDC possède 80 millions d'hectares de terres arables, dont seulement 10 % sont exploités.
Ce potentiel inexploité souligne l'importance d'une stratégie agricole robuste. Pour atteindre ces objectifs, il est donc nécessaire d’augmenter le financement alloué à l’agriculture, en explorant des approches innovantes telles que la digitalisation et l’assurance des activités agricoles.
Fikiri a exprimé sa confiance que le forum pourrait fournir des recommandations concrètes pour revitaliser le secteur agricole en s’inspirant des expériences réussies d'autres pays. De son côté, le ministre Muhindo Nzangi Butondo a insisté sur l'importance du financement de la production locale dans les projets qu'il conçoit.
Il a souligné que les échanges lors de ce forum pourraient donner lieu à des recommandations utiles pour le financement de l'économie agricole, affirmant que la RDC dispose de sa propre architecture pour encadrer le développement rural.
Ce forum représente ainsi une opportunité unique pour poser les bases d'une réforme agricole durable et ambitieuse.
Il est important de souligner que le gouvernement Suminwa a annoncé, lors de la présentation de la loi des finances pour l'exercice 2025, une augmentation significative de l'enveloppe destinée aux secteurs de l'agriculture, de la pêche et de l'élevage.
Les crédits alloués à ces secteurs passeront de 3 284,1 milliards de FC en 2024 à 3 824 milliards de FC en 2025, représentant une hausse de 16,4 %.
Céleste Z
